
Pour parler enfin de l’islamophobie, il faut des morts ? Divergence
Retour sur un meurtre inquiétant qui s’est déroulé il y a quelques jours chez nous en France dans le Gard.
Pour franceinfo – Victor Costa-Mousnier a publié un article sur le silence qui tue.
Il titre : « On invisibilise les actes commis contre les musulmans »
Ils étaient des centaines à Paris et ailleurs à réclamer justice pour Aboubakar, assassiné dans une mosquée du Gard vendredi, et pour dénoncer un « contexte de fascisation » de la société.
Pas très nombreux et souvent pas à l’aise dans la phraséologie à employer.
« Pour parler enfin de l’islamophobie, il faut donc des morts ? »
Des applaudissements pour ponctuer une minute de silence. Deux jours après l’assassinat d’Aboubakar, dans la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard, des centaines de personnes se sont rassemblées, dimanche 27 avril, à Paris, place de la République. Un rassemblement solennel en hommage à la victime, poignardée d’une cinquantaine de coups de couteau, vendredi matin. Les manifestants sont venus dire leur choc, leur tristesse face au meurtre du jeune homme, mais très vite évoquent un climat particulier.
Au mégaphone, un homme réclame « justice » après le meurtre d’Aboubakar, mais dénonce aussi « un climat propice au drame » qui s’est déroulé vendredi. Pour Thomas, 19 ans et « athée », il était primordial de venir à ce rassemblement, « surtout dans le contexte de fascisation dans lequel on est », détaille le jeune homme. Il ajoute : « La communauté musulmane est de plus en plus pointée du doigt et on invisibilise les actes commis contre cette communauté ». Thomas cite l’exemple des mosquées incendiées, taguées, « ou tous ces autres actes islamophobes qu’on voit sur les réseaux sociaux, mais pas relayées dans les grands médias ».
Julien, athée également, parle d’une « haine banalisée » : « J’aurais aimé être étonné. Et j’ai été heurté personnellement de ne pas être étonné… De ne pas me dire non, c’est pas possible », confie-t-il.
De son côté, Zaineb, 23 ans, de confession musulmane, juge qu’il est important de « savoir se mobiliser quand il y a un évènement terroriste ou une attaque contre un musulman ou un citoyen de n’importe quel confession, comme la récente attaque du rabbin d’Orléans », raconte-t-elle. « Il faut montrer son soutien, montrer qu’on n’est pas d’accord, qu’on est jeune et qu’on a envie de changement, de plus de pacification, qu’on apprenne à se tolérer les uns les autres », espérant davantage de « solidarité et de vivre ensemble ».
Anane, elle, dit être là pour « dénoncer toute forme de discrimination, toute forme de racisme ». Avant de préciser sa pensée : « C’est une réalité, il y a de l’islamophobie aujourd’hui, qui ne fait qu’augmenter et notamment qui est lié au silence du gouvernement… » Sur les pancartes brandies par les manifestants, on peut d’ailleurs lire des slogans hostiles à Bruno Retailleau…
(à suivre…) Lundi 5 mai 2025 – 10h20 / 17h05
O.Nottale