Une dette souveraine, puisqu’on vous le dit Divergence
L’une des caractéristiques du monde bienheureux de nos amis financiers est d’employer un mot pour un autre, dans l’idée de rendre acceptable un fonctionnement économique qui, foncièrement, ne l’est pas. C’est le cas, j’ai déjà eu l’occasion de vous en entretenir, de la substitution du terme « investisseur » à celui de « spéculateur », substitution que je vous invite à pratiquer à l’envers quand, au hasard, vous lisez les pages saumon du « Figaro » autrement que d’un derrière distrait.n nnLe terme de « dette souveraine » est, d’une certaine manière, du même acabit. Il désigne l’ensemble des dettes contractées par un état, notamment par le biais d’emprunts bancaires (on appelle ça des « obligations »), auprès, donc, des investisseurs. En français, ce qui est « souverain » désigne, quand le terme est employé comme adjectif, ce qui est le cas ici, je cite, « ce qui détient l’autorité suprême » ou, la nuance est d’importance, « ce qui en est revêtu ». La dette est donc souveraine en ce qu’elle doit dicter au débiteur l’ensemble de ses choix par exemple politiques et économiques ou, la nuance d’est d’importance, on peut faire semblant de considérer que ces choix sont dictés par la contrainte de la dette.nnnnDiffusion lundi 11 mars 2019 – 10h40 / 17h40nnnY.Desrichard«