Je plaisante, cependant en lisant un article collectif de Fabrice Arfi, Yann Philippin, Antton Rouget et Ellen Salvi publié en ligne le 11 décembre sur le site de Médiapart , j’ai appris que certains contribuables en avaient fait la demande !
Parfois, je reste interloqué devant ce genre de nouvelles qui ne sont pas du tout fausses, mais qui sont vérifiables pour qui veut bien s’en donner la peine.
Rappel : L’élection du député La France insoumise (LFI) Éric Coquerel à la présidence de la commission des finances de l’Assemblée nationale a provoqué, à l’été 2022, un vent de panique d’une intensité insoupçonnée. Des représentants du milliardaire Bernard Arnault, première fortune de France, ont réclamé auprès du ministère de l’économie et des finances la classification « secret-défense » de son dossier fiscal personnel, d’après des sources gouvernementales et administratives.
Cette demande de classification, censée protéger les intérêts de la défense nationale, avait pour objectif d’empêcher au parlementaire de gauche d’exercer son droit de consultation des informations fiscales du patron du groupe de luxe LVMH. Traditionnellement dévolue à l’opposition, la présidence de la commission des finances dispose en effet, parmi ses prérogatives prévues par la Constitution, de la possibilité d’effectuer un contrôle sur pièces, à Bercy, des dossiers fiscaux des contribuables, afin de s’assurer de la bonne gestion des finances publiques.
Au secours les manants pourraient en savoir plus sur les seigneurs qui les abreuvent de morale pour les pauvres et de secrets pour les riches.
Intolérable, en effet.
À quelques jours du vote des membres de la commission des finances, l’ancien ministre du budget de Nicolas Sarkozy, Éric Woerth, avait par exemple alerté dans Le Figaro sur une présidence de gauche qui « s’intéresserait aux dossiers des uns et des autres, les individus et les ménages, comme les entreprises », faisant alors valoir sa préférence pour la désignation d’un candidat issu des rangs du Rassemblement national (RN), pourtant arrivé en troisième position.
« La crainte qu’on peut avoir, comme LFI fait de la politique en permanence et a un contenu idéologique extrêmement fort, c’est que ça peut être tentant d’organiser des fuites », avait renchéri l’ex-député Les Républicains (LR) Gilles Carrez, président de la commission des finances entre 2012 et 2017, en alertant sur le risque que soient « jet[és] en pâture les dossiers fiscaux de particuliers voire d’entreprises ». « C’est le début du totalitarisme », avait-il déclaré.
La transparence fiscale c’est dons la dictature ?
à suivre (…)lundi 16 décembre 2024 – 10h20 / 17h05
O.Nottale