play_arrow

Les Chroniques d'Olivier Nottale

Silence, on tue en Iran mais surtout au Kurdistan d’Iran

today28/11/2022 44

Arrière-plan
share close
  • cover play_arrow

    Silence, on tue en Iran mais surtout au Kurdistan d’Iran adminuut


À Mahabad, les gardiens de la révolution sont intervenus massivement pour mettre fin à la contestation. La ville est coupée du monde et d’autres localités kurdes subissent une répression terrible. En Syrie, dans la région du Rojava, les Kurdes sont ciblés par la Turquie.

Merci à Jean-Pierre Perrin.

Pour son article en ligne  daté du 22 novembre 2022 pour le site Médiapart, source quasi inépuisable de sujets pour ces « Chros »…

Voilà ce qu’on y lit.

MahabadMahabad, l’emblématique capitale du Kurdistan d’Iran, ne répond plus.

Plus de téléphone, plus d’Internet, plus d’électricité. Quelques rares vidéos attestent que les pasdarans (gardiens de la révolution), reconnaissables à leurs uniformes beiges, et les miliciens du Bassidj (littéralement la « mobilisation ») continuent à se déployer dans la ville où ils sont entrés vendredi 18 novembre, avec des convois de plusieurs dizaines de véhicules et des blindés.

Le régime n’a jamais perdu le contrôle de Mahabad, une ville d’au moins 200 000 habitant·es, mais il n’est pas venu à bout de la contestation née de la mort sous les coups de Mahsa Amini, une jeune Kurde de 22 ans, le 14 septembre. D’où l’intervention de l’armée idéologique du régime, dont ses forces spéciales, pour briser le mouvement de protestation dans cette localité qui a une haute importance symbolique pour les Kurdes : elle vit naître, le 22 janvier 1946, un éphémère État kurde, connu sous le nom de République autonome kurde de Mahabad, proclamée sur la place centrale de Tchahar Tcheragh et écrasée par les troupes du shah Mohammad Reza Pahlavi en décembre de la même année. Les dirigeants kurdes furent pendus en public l’année suivante.

C’est pourquoi tout soulèvement dans cette ville revêt une importance particulière aux yeux du régime, d’autant plus que les Kurdes (environ 10 millions sur 83 millions d’Iraniens) et leurs organisations (Parti démocratique du Kurdistan d’Iran, Komaleh et Pjak), qui sont des partis de gauche et fortement laïcs, n’ont jamais accepté la République islamique, qui incarne autant la répression, à leurs yeux, que la monarchie disparue.

« À Mahabad, les pasdarans investissent toutes les places, toutes les avenues, avec pour objectif de terroriser la population, explique Kendal Nezan, président et cofondateur de l’Institut kurde de Paris. Ils croient que s’ils matent le soulèvement dans le Kurdistan, celui-ci va progressivement s’éteindre dans tout l’Iran. Dès l’annonce de l’assaut mené par les pasdarans, quasiment toutes les autres localités kurdes ont réagi en manifestant pour témoigner leur soutien aux contestataires aux cris de « Mahabad n’est pas seule ». C’est sans doute à Javanroud, une localité proche de la frontière irakienne, qu’elle a été le plus féroce. Les pasdarans ont tiré sur la foule à balles réelles,

L’ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, a également posté des images montrant les forces de sécurité ouvrant le feu à Piranchahr et le chagrin d’une mère devant la dépouille de son fils de 16 ans…

 

 

 

(à suivre…) lundi 28 novembre 2022 – 10h20 / 17h05

 

O.Nottale


Les Chroniques d'Olivier NottaleSociété

Rate it
0%