Quand la musique se fait sans cinéma... même au cinéma ! Divergence
On peut toujours opposer la musique sérieuse à la musique de film, dénigrant l’une pour encenser l’autre. On peut. Mais c’est un peu vain. Heureusement que certains musiciens sont comme les personnages de La Rose pourpre du Caire : ils savent passer de la salle à l’écran avec une fluidité et un naturel qui déjouent toutes nos représentations, tous nos besoin de classer et de séparer.nDepuis les débuts du cinéma sonore, Georges Auric (1899-1983) a été de ceux-là. Pas étonnant lorsque l’on a pour ami le poète et cinéaste Jean Cocteau qui avait lui aussi l’art de franchir les miroirs et les limites entre réalité et imaginaire cinématographique.nNé à Lodève quelques courtes années après la première projection des frères Lumière, Georges Auric est d’abord un musicien des plus précoces que l’on enverra rencontrer Ravel à la capitale des arts qu’est alors Paris (avec entre autres l’effervescence musicale autour des Ballets russes de Diaghilev). Ravel qui l’encouragera et deviendra bientôt un proche. Albert Roussel, autre grande figure de la musique de ce temps, l’encouragera à publier ses premières compositions alors qu’il n’a que 14 ans.nAuric, c’est aussi le turbulent membre du « groupe des 6 » (avec Arthur Honneger, Darius Milhaud, Louis Durey, Germaine Taillefer et Francis Poulenc), ami d’Erik Satie dont il a déjà analysé l’œuvre et sur lequel il a publié un article élogieux dès 1913 !nMême s’il a composé une bonne centaine de partition pour le cinéma (français mais aussi anglais ou américain), il a toujours continué à composer avec la même simplicité et le même plaisir de l’artisan amoureux de son métier des pièces de musique dite « sérieuse » (par d’autres que lui) : musique pour piano, musique de chambre, musiques pour la scène… Musique sérieuse » où son humour est généralement bien présent, audible et réjouissant pour l’auditeur.nnLes références :n
nPour compléter cette émission de Mélimélomane, nous vous invitons à ré-écouter une autre émission divergente consacrée à ce compositeur « héraultais », mais pas que… C’était en 2017 dans l’émission 24 notes/secondes.nnDiffusion mardi 4 juin 2019 – 15h03nRediffusion jeudi 6 juin 2019 – 15h03 / dimanhe 9 juin 2019 – 9h30nnnAnimation Marc OssorguinenRéalisation Lucille Ribesn »