play_arrow

Nous n'avons qu'une terre

Pauline Bureau

today14/06/2024 21 1

Arrière-plan
share close
  • cover play_arrow

    Pauline Bureau Divergence


Pauline Bureau est notre invitée. Linguiste à l’université Paris-Nanterre et vice-présidente du groupe de réflexion La Fabrique écologique elle a publié une thèse sur le rôle des mots. Les mots utilisés pour parler du changement climatique peuvent créer de nouveaux imaginaires, De quoi nous pousser à l’action… ou à la paralysie.

 

 

C’est donc pour la Fabrique Écologique qu’elle a conduit un décryptage qui revient sur les enjeux autour de l’utilisation du langage pour dessiner de nouveaux imaginaires et mener à bien la transition écologique. « lorsque les questions écologiques ont commencé à être davantage médiatisées, à se démocratiser et à faire peur, il s’est produit une forme d’inflation du lexique avec des termes reflétant davantage l’idée d’une urgence : « urgence climatique », « crise », « catastrophe ». Cette évolution n’est pas homogène. Ce sont surtout les médias et les militants qui utilisent ces expressions. Le GIEC les utilise assez peu.

Si l’existence des mots permet de nommer la réalité et donc de se la représenter, le choix de ceux-ci et leur utilisation façonne notre appréhension du monde réel. Elle étudie ainsi comment le langage peut être à la fois un puissant outil pour perpétuer le modèle actuel ou pour en établir un nouveau. « En 1990, dans son ouvrage New Ways of Meaning, le linguiste M.A.K Halliday plaide pour une analyse critique de la grammaire de l’anglais, qu’il décrit comme entretenant la prépondérance d’un paradigme construit autour de la croissance : « beaucoup est mieux que peu, plus est mieux que moins, large est mieux que petit, croître est mieux que décroitre « Si l’idée d’une « grammaire de la croissance » ne fait pas l’unanimité parmi les linguistes, cet exemple invite à interroger le rôle de la langue dans la perpétuation de certains paradigmes de pensée qui iraient à l’encontre des objectifs de transition écologique.

 

Diffusion vendredi 14 juin 2024 – 12h00

Rediffusion dimanche 16 juin 2024 – 12h30

 

Animé par la journaliste D.Martin-Ferrari

Réalisation T.Chevalier


Nous n'avons qu'une terreSociété

Rate it
0%