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Les Chroniques d'Olivier Nottale

Parlons réforme, pas celle des retraites mais celle du RSA

today26/05/2023 5

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    Parlons réforme, pas celle des retraites mais celle du RSA Divergence


Les failles béantes de la réforme du RSA.

Ecrit Faïza Zerouala pour le site Médiapart.

Le gouvernement avance sur la réforme qui touchera 4 millions d’allocataires. Le ministre du travail veut rassurer après les déclarations tonitruantes du candidat Macron il y a un an, mais les associations s’inquiètent des sanctions à venir, sans que les promesses d’accompagnement soient tenues.

Olivier Dussopt se veut rassurant. Le ministre du travail l’a répété lors d’une conférence de presse le 23 mai, les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) ne devront pas fournir du « travail gratuit, ni du bénévolat obligatoire », pour espérer toucher les quelque 600 euros de l’allocation pour une personne seule.

Pourtant le débat a été brutalement mis sur la table il y a un an par Emmanuel Macron, alors en pleine campagne présidentielle. Le président-candidat ne cachait pas alors sa volonté de conditionner le versement du RSA – qui bénéficie à plus de 4 millions de personnes – à une « activité » de 15 à 20 heures, sans préciser en rien les modalités d’un tel bouleversement. Cette annonce avait immédiatement suscité l’inquiétude des premiers concernés et des associations de chômeurs, de chômeuses et de précaires.

Aujourd’hui, le gouvernement avance prudemment. Olivier Dussopt assure désormais que la loi ne mentionnera pas les quinze à vingt heures d’activité hebdomadaires évoquées, et qu’il s’agit davantage d’un « objectif ».

Pour justifier la réforme, le ministre pointe l’inefficacité du système actuel. « Nous avons un échec collectif avec le RSA, estime-t-il. Cela ne fonctionne pas et on ne peut pas s’en satisfaire. Je considère qu’on n’est pas quittes de notre devoir de solidarité quand on a versé 640 euros à quelqu’un. »

En effet et alors ?

Pour pointer le manque d’accompagnement des allocataires du RSA sur le chemin de l’insertion professionnelle, Olivier Dussopt s’est appuyé sur des chiffres mis en exergue par la Cour des comptes dans un cinglant rapport d’évaluation du RSA, paru l’an dernier : sept ans après la première inscription, seulement 34 % des allocataires ont un emploi, dont 11 % un emploi stable. 350 000 allocataires ne font l’objet d’aucun suivi et seuls 45 % bénéficient d’un suivi professionnel.

Nicolas Duvoux, sociologue spécialiste de la pauvreté et professeur à l’université Paris 8, explique que la complexité d’analyse du futur dispositif tient au fait que le message politique diffusé à l’origine a été très dur. La mesure a été promue sous l’angle d’une conditionnalité très stricte, confortant le discours ambiant sur la nécessité d’être plus exigeant avec celles et ceux qu’une frange de la classe politique qualifie d’« assistés »

Avec France Travail, l’exécutif veut remettre les précaires au boulot, bâton à la main

Marie Lacoste, secrétaire nationale du Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP), abonde dans ce sens. Elle a participé à deux rencontres avec le haut-commissaire à l’emploi Thibaut Guilluy. Elle en est ressortie avec une certitude : « Si c’est la carotte et le bâton, ça ne fonctionnera pas « si ce sont des contrats sous-payés, des services civiques pour grands qui tirent tout l’emploi vers le bas », avertit-elle

Le gouvernement a bien conscience des réticences à l’égard de son projet, dont il a tenté de gommer les aspects les plus polémiques.

Le texte demande néanmoins aux allocataires « l’assiduité et la participation active à l’ensemble des actions de formation, d’accompagnement et d’appui prévues dans le plan d’action

Sur les modalités concrètes de la réforme, le flou est encore grand.

Des « solutions de redynamisation …

( à suivre…) lundi 29 mai 2023 – 10h20 / 17h05

O.Nottale


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