Les coupables ne sont pas responsables Divergence
Chez nos voisins ibériques, la province de Valence mérite qu’on s’attarde sur son président : Carlos Mazón une sorte d’Éric Ciotti local.
Après la pluie diluvienne et devant l’étendue des dégâts et surtout tous ces morts nous sommes abasourdis. Les inondations qui ont ravagé la région de Valence sont de loin les plus graves de l’époque récente. Ce qui a été annoncé comme une dana, ce nom donné en Espagne aux « gouttes froides » méditerranéennes.
Mais cela ne devrait pas nous empêcher de nous interroger sur la gouvernance de la région avec à sa tête un Climatosceptique convaincu, un néolibéral militant pourfendeur des services publics inutiles et coûteux et favorable à une alliance PP/VOX droite/extrême droite qui lui a déjà permis de remporter la province aux dernières élections.
À Valence, le gouvernement régional est accusé de négligence qui depuis les intempéries peut être qualifiée de criminelle.
Son président était absent durant les heures cruciales des inondations qui ont causé la mort de plus de 200 personnes en Espagne, rapporte le journal catalan VilaWeb.
Le dispositif de gestion des urgences avait été supprimé quelques mois plus tôt par la droite au pouvoir.
Cette goutte froide avait été annoncée, commentée et expliquée d’une manière qui semblait même excessive. Les autorités ont donc eu le temps de s’y préparer et d’activer tous les systèmes possibles pour éviter les dommages à la population. Des mesures de protection auraient dû être prises, au-delà des fermetures d’écoles ou d’universités décidées par certaines mairies.
Le bilan effrayant montre qu’il y a nécessairement eu des failles. Il faudra comprendre clairement dans les jours et les semaines qui viennent ce qui s’est passé, pourquoi cela s’est produit, qui a pris quelles décisions et qui a envoyé quels messages.
Dans cette tragédie, qui mêle la puanteur du gasoil à celle de la boue, les larmes et le désespoir, la chronologie est implacable. Il existe une série de décisions politiques qui, lues dans l’ordre, donnent une idée de la légèreté avec laquelle les politiques ont été exécutées. Elles dressent le sombre tableau de l’irresponsabilité et de la négligence de ceux qui gèrent les administrations publiques. Le cas du président du gouvernement régional Carlos Mazón, issu du Parti populaire (PP), est le plus emblématique.
La cellule de crise qui permet de coordonner les urgences – a été supprimée. Cela faisait partie du programme électoral, et le parti d’extrême droite Vox le réclamait aussi à grands cris. Cette suppression était alors saluée par le PP dans un tweet comme « la première étape de la restructuration du secteur public des entreprises
Mazón déclara au début de la crise : « Concernant les alertes hydrologiques, les réservoirs sont bien en dessous de leur capacité. Ils accumulent l’eau reçue sans problème. Il n’existe actuellement aucune alerte hydrologique concernant aucun réservoir. C’est pourquoi je tiens à souligner que les précipitations affectent particulièrement le fleuve Magro, mais jusqu’à présent, nous n’avons pas d’alerte hydrologique.
C’est une bonne nouvelle à l’heure qu’il est…
Diffusion lundi 4 novembre 2024 – 10h20 / 17h05
O.Nottale