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Iphigénie… en Crimée !

today17/04/2023 6

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    Iphigénie... en Crimée ! maos


@ Marc Ginot

Écouter interview partie 1

 

Écouter interview partie 2

C’est en 1779 que fut créé à Paris l’opéra de Gluck Iphigénie en Tauride dont l’opéra de Montpellier propose aujourd’hui une nouvelle production.

Avec Pierre Dumousaud à la direction et Rafael Villalobos à la mise en scène, deux artistes trentenaires, cette nouvelle production met en lien la tragédie ancienne et la tragédie contemporaine avec la guerre en Ukraine. Un choix artistique justifié par la teneur du  livret, mais aussi par le fait que la Tauride des grecs n’est autre que la Crimée d’aujourdhui. Lectures contemporaine donc d’une œuvre née vers la fin du XVIIIe siècle, un dizaine d’année avant la Révolution française. Au moment de la création d’Iphigénie en Tauride (qui avait été précédée de 5 ans par une Iphigénie en Aulide), Mozart avait 23 ans et Gluck était déjà pour lui un modèle et dans les années qui suivront il créera Idoménée (1781), l’Enlèvement au Sérail (1782) puis les Noces de Figaro (1786). Le compositeur avait quant à lui 65 ans et avait pour sa part depuis quelques années révolutionner l’art de l’opéra en privilégiant la dimension dramatique par rapport aux virtuosités inutiles et aux caprices de chanteuses et chanteurs plus soucieux de montrer leur belle voix que de s’intéresser au drame (ou à la comédie) et à ce qu’il racontait.

@ Marc Ginot

Nous avons pu échanger quelques instants avec Rafael Villalobos ainsi qu’avec Pierre Dumoussaud juste avant une répétition importante (sans mise en scène mais avec la totalité des interprètes, orchestre, solistes et chœurs).

Rafael Villalobos comprenant parfaitement le français mais ne se sentant pas vraiment de le parler à notre micro, l’entretien a été bilingue et a été doublé en « post-production ». Les sons que vous pourrez entendre en arrière plan à un moment auraient pu être ceux de la manifestation pour les retraites qui se finissait sur la place de la Comédie… et vous découvrirez qu’entre la production d’un opéra et la vie politique, il existe aussi d’autre liens, moins anecdotiques.

Nous avons pu assister à la générale ce lundi 17 et ne pouvons que chaleureusement recommander cette Iphigénie. Nous y sommes plongés dans un décor qui pourrait être celui du théâtre de Marioupol bombardé, vu depuis la scène. En un étrange miroir Rafael Villalobos nous place sur le plateau d’un théâtre blessé, menacé de ruine. Cela pourrait sembler sinistre mais sous la baguette de PIerre Dumoussaud, la musique vient, sans fioriture, fluide, profondément humaine, rendant le spectacle « supportable ». Une telle mise en scène pourrait heurter un public trop sensible ou trop attaché à certaines traditions, mais émotion et conviction l’emportent sans que rien, nous semble-t-il, pèse ou pose. Dispositif scénique, qualité des voix, clarté de l’orchestre et de la direction, tout cela est au service de l’œuvre et de tout ce qu’elle peut nous dire, de ce qu’on peut y lire et y entendre.

Première le mercredi 19 avril à 19h à l’Opéra Comédie
(puis vendredi 21 à 20h et dimanche 23 à 17h)

En prime des échos de la répétition qui a suivi (le premier acte presque complet, dans des conditions de reportage) :

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    Iphigénie… en Crimée ! Marc Ossorguine

Animation et réalisation : Marc Ossorguine (avec la voix de « l’Otaku »)

Diffusion jeudi 20 avril 2023  dans l’Auberge espagnole (17 à 18h)

 


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