
Shut up and sing Divergence
Le samedi 17 mai dernier, c’était la finale de la 69e édition de l’Eurovision, qui se déroulait à Bâle. C’est JJ, sous la bannière de l’Autriche, qui a remporté le trophée. Un grand moment de télévision qui, comme chaque année, est vivement commenté sur Twitter par les européens, forts de chauvinisme. Entre balades sentimentales, hard metal et chansons fantaisistes, les 26 artistes sélectionnés pour la finale ont défendu haut et fort les couleurs de leur pays. Eh oui, ce n’est pas qu’un concours de chant, c’est aussi un gros enjeu de soft power, une sorte d’OTAN en strass et paillettes. De quoi faire hérisser les poils de nos éditorialistes favoris, scandalisés par la représentation de toutes les expressions de genre chaque année. C’est bien simple, CNEWS qualifie ce concours d’« Euroviwoke » – poésie quand tu nous tiens – tant ils sont agacé de voir briller des chanteurs et chanteuses LGBT sur la scène internationale une fois dans l’année.
Mais cette année, il y avait un autre sujet qui les a encore plus tenus en haleine : la participation décriée d’Israël au concours. Bien que les messages politiques soient interdits au concours, la délégation israélienne était représentée par Yuval Raphael, survivante des attentats du 7 octobre 2023. Sa chanson, « A new day will rise » évoquait la résilience dans l’adversité, la vie qui continue après le drame. Enfin, « la vie continue », ça dépend pour qui. Pas certaine que les 53 000 Palestiniens innocents massacrés depuis un an et demi soient de cet avis. Eh oui, malgré ce qu’en disent Pascal Praud et compagnie, le contexte géopolitique pose question quand à la légitimité de la participation d’Israël, accusé de nettoyage ethnique (une version polie de génocide) à l’encontre du peuple palestinien. Si la Russie a été exclue après l’invasion de l’Ukraine, on peut se demander combien de morts faudra-t-il pour exclure Israël.
Des strass, des paillettes, des messages forts, et un État génocidaire qui brille sous les spotlights.
Diffusion le vendredi 23 mai 2025 à 10h40
M.Couillard