Les fugues d'Antoine maos
Ce 151e numéro de Mélimélomane vous propose de découvrir un compositeur que l’on connait sous plusieurs noms, car né à Prague, il vécu aussi à Bonn et Vienne et finira par s’installer à Paris. Donc vous avez le choix entre Antonín Rejcha, Anton Reicha ou Antoine Reicha. Né au début de l’année en février 1770 il est contemporain de Beethoven qui lui vit le jour en décembre de la même année. Ils se côtoieront d’ailleurs dans l’orchestre que l’oncle et père adoptif d’Antonín, Joseph Rejcha, dirigeait à Bonn (Antonín jouant la flute ou le violon et Ludwig l’alto) et ils fréquenteront ensemble l’Université de Bonn.
S’il eu un certain renom de son temps, ce fut surtout pour ces écrits théoriques et ses compositions pour des ensembles à vent. Si son œuvre compte quelques 200 compositions, il reste souvent considéré comme un compositeurs agréable, voire adroit, mais pas essentiel. Plus nous l’écoutons, plus nous trouvons un tel jugement un peu sévère. S’il n’a pas réussi dans le genre roi de l’époque, l’opéra (mais Beethoven a encore moins composé que lui dans ce genre), son originalité, mêlant réflexion théorique et expression artistique, fait l’objet d’explorations (parfois un peu brouillonnes) de plus en plus systématique par nombre d’interprète depuis quelques décennies.
On peut rappeler qu’en tant qu’enseignant il contribua de façon importante à la formation d’Hector Berlioz et de César Franck, parmi d’autres.
Dès les premières années du XIXe siècle il préconisa de s’intéresser de près aux musiques et traditions populaires, ce que nombre de compositeurs commenceront à faire un peu plus tard et poursuivront au XXe siècle. Plus étonnant, il plaide pour l’élargissement du langage musical par l’adoption des quarts de tons… Une voie sur laquelle d’autres créateurs ne s’engageront qu’un siècle plus tard (notamment le tchèque Alois Haba qui inclura les 1/4 ou les 1/6e de tons dans ses œuvres).
Au programme, rien que des œuvres d’Antonín Rejcha :
Diffusion : mardi 17 septembre 2024 à 15h30 et dimanche 22 septembre à 9h
Animation : Marc Ossorguine (contact)
Réalisation : Bruno Bertrand