Fugitive parce que reine

Le « premier roman » est, en France, presqu’un genre à part entière, à l’instar du « premier film ». C’est (donc) à ce genre qu’appartient le roman » de Violaine Huisman, même si le terme paraît peu approprié – ou alors attaché à la langue recherchée, parfois contournée, parfois langoureuse, que l’auteur affectionne.n nnCar ce premier roman a tout d’un apport autobiographique, l’histoire de deux sœurs (dont l’une dédie son livre à l’autre) et d’une mère liées par un amour inconditionnel. Rien que de naturel, même si Elisabeth Badinter a, en son temps, ébranlé le pilier de « l’instinct maternel ».Mais en fait moins naturel qu’il n’y paraît. C’est que la mère de (on va dire) Violaine Huisman n’est pas une mère « comme les autres » – entendez « normée ». Une « force de la nature », dit l’auteur, mais une force de la nature maniaco-dépressive, comme la narratrice l’apprend le jour de ses dix ans, à la chute du Mur de Berlin.n Et une femme qui va payer, cher, sa quête de liberté. On ne saurait être mieux dans l’actualité, même si ce n’était certainement pas l’ambition de l’auteur, qui vit depuis 20 ans à New-York et qui, après plusieurs traductions, s’essaie à la fiction. A propos, le titre est inspiré du premier titre donné par Marcel Proust à ce qui deviendra « Albertine disparue ». On a connu des patronages moins recommandables.n nnViolaine Huisman en interview dans Rock and Pages.nnnnDiffusion jeudi 1 février 2018 – 19h00nRediffusion samedi 3 février 2018 – 18h00nnnAnimation Mp.SorianonRéalisation B.Bertrandn »

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