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Les Chroniques d'Olivier Nottale

Que sont devenus les préfets ?

today20/02/2023 10

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    Que sont devenus les préfets ? Divergence


Ces serviteurs de l’État ont bénéficié d’un élan centralisateur à la faveur des dernières réformes. Mais au prix d’une rude mise au pas. Fliqués par le pouvoir central, ils perdent de vue leur rôle constitutionnel de contrôle de légalité.

Merci à Nadia Sweeny, toujours aussi pertinente dans ses articles publiés, entre autres, dans la revue Politis. Ainsi Le 1er février elle titre : « Préfets, les jouets de Macron. »

« Jean Moulin était préfet. Maurice Papon aussi. Deux manières de servir l’État qui illustrent ce que le corps préfectoral peut produire de meilleur comme de pire. Créée sous Napoléon, cette figure ambiguë de l’État est toujours sur la ligne de crête entre administration et politique. En plus de deux cent vingt ans, elle a traversé les régimes et su s’adapter à la République.

Désormais, son rôle est inscrit dans la Constitution : représentant « chacun des membres du gouvernement », le préfet « a la charge des intérêts nationaux, du contrôle administratif et du respect des lois ». Des territoires aux administrations centrales, il incarne la stabilité de l’État. Les politiques passent, lui reste. La manière dont un gouvernement le traite donne à lire l’orientation d’un pouvoir.

Dans la préfectorale, milieu feutré et codifié, chaque décision du pouvoir central est scrutée à la loupe. Le ­mercredi, jour du Conseil des ministres, est redouté comme le jugement dernier. Or, dès son arrivée, Emmanuel Macron a marqué au fer rouge sa relation avec ce corps. En octobre 2017, il limoge le préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Henri-Michel Comet, à la suite d’une attaque au couteau à Marseille.

Pour Macron, la qualité première d’un haut fonctionnaire, c’est la fidélité, pas la compétence.

D’autant qu’au même moment le nouveau président sort de sa cage dorée de la Cour des comptes un préfet honni par ses pairs : Didier Lallement.

Sur un territoire, « la force du préfet, c’est la carotte – les dérogations, les subventions et dotations d’État – et le bâton – le contrôle de légalité » explique un sous-préfet..

Ainsi dérogations et contrôles de légalité sont appliqués de façon variable en fonction des intérêts politiques. À Strasbourg, la préfète macroniste Josiane Chevalier saisit les tribunaux administratifs, obligeant la mairie à évacuer un campement d’exilés. Jeanne Barseghian, maire EELV, rétorque en attaquant l’État pour « carence en matière de mise à l’abri de personnes ». À Poitiers, le « bébé Macron » Jean-Marie Girier dégaine des contrôles de légalité contre la municipalité EELV.

La Cour des comptes est formelle : « Aucun des objectifs n’a été atteint…

 

 

(à suivre…)Lundi 20 février 2023 – 10h20 / 17h05

O.Nottale


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