Le deuxième pilier de l’accessibilité : le design

Au menu dans Mismatch, il y aura la place de l’accessibilité au sein du design et des systèmes de productions vidéoludiques.

 

Chères auditeurices,
Bonjour et bienvenue dans Mismatch, l’émission dédiée à l’accessibilité des jeux vidéo. Elle est destinée aux professionnels, aux néophytes du média mais aussi aux joueurs et joueuses. Je suis Damien Fargeout, game designer de formation, consultant en accessibilité de jeux vidéo et président de l’association Dear Valid People. Chaque semaine, nous mettrons en lumière, ensemble, chaque pièce du puzzle formant ce jeune domaine qu’est l’accessibilité de jeu vidéo. Étant moi-même handicapé, ma formation mêlée à mon expérience de vie m’a amené à me spécialiser sur le sujet.

Dans le précédent épisode, j’ai pu parler d’un des trois piliers de l’accessibilité : la partie matériel (hardware). La conclusion est que malgré une existence grandissante du matériel adapté sur le marché, seul, il n’est pas suffisant pour améliorer l’accessibilité dans le jeu vidéo. Sa prise en compte dans les conceptions de designs va de pair. Il est alors cohérent
que le design soit notre sujet du jour, le deuxième pilier de l’accessibilité de jeu vidéo. Je l’appelais aussi “software” car ce pilier dépend de chaque jeu vidéo existant, qui sont “logiciel” d’une console. Mais il s’agit bien de design, à la responsabilité des créateurs. Comment peut-on prendre en compte l’accessibilité en tant que développeur de jeu vidéo ? C’est très simple : en donnant une place au sujet. Il se doit d’être transparent, d’être une problématique de design comme une autre, d’une égale importance à résoudre. Il y a encore quelques années, le QA (Quality Assurance), le test avait encore du mal à avoir sa place dans les productions de jeu vidéo. Aujourd’hui, il est devenu une étape essentielle dans la création. On peut souhaiter le même sort à l’accessibilité.

Mais comment lui donner de la place en production ? Il se doit d’être abordé dans les réunions d’équipe, dans chaque domaine, dans des documents de design. Il existe un type de document appelé GDD, Game Design Document. C’est une sorte de bible décrivant l’ensemble du fonctionnement d’un projet vidéoludique. Dedans, il sera possible de trouver des schémas de contrôleurs, appelés mapping, décrivant les interactions possibles avec les différents boutons. Si le projet est prévu sur différentes plateformes, chaque contrôleur sera alors pris en compte. Pour l’accessibilité, c’est la même chose. Le matériel adapté décrit dans l’épisode précédent doit être considéré comme une possibilité d’interaction pour le joueur.
Il est important que l’information soit centralisée dans la production en la personne qui sera responsable de l’accessibilité tout le long. Elle aura le recul suffisant ainsi que l’ensemble de ses aptitudes sera alors concentrée sur le sujet. Pour autant, l’accessibilité est un sujet qui concerne tout le monde dans une équipe où chacun, dans chaque domaine, peu importe son niveau hiérarchique, a une carte à jouer : graphisme, programmation, game design, level design, sound design.

Le travail demande un renouveau dans les méthodes de production afin de donner une place légitime au domaine. Il est souvent pensé que le jeu vidéo est déjà accessible à toustes et que ce n’est qu’une affaire de “goût” d’être un joueur/joueuse. Sauf que se sentir joueur/joueuse est proportionnel à l’inclusion des personnes handicapées durant l’élaboration d’un jeu vidéo et de leur laisser le véritable choix d’en devenir un ou une.

Mais est-il possible de rendre le jeu vidéo accessible à toutes les personnes handicapées ? Le handicap est un sujet vaste, méconnu où la majorité des développeurs est autant un expert dans leur domaine qu’un néophyte dans le handicap. Afin de rendre le sujet abordable par des développeurs, l’accessibilité a été découpée en quatre familles : motrice, visuelle, auditive et cognitive. Elles seront notre sujet dans notre prochain épisode.

Vous venez d’écouter un épisode de Mismatch, créé par un concerné pour des concernés.
 

Diffusion vendredi 04 octobre 2024 – 10h20

 

D.Fargeout

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