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Le cavalier hilare… de l’or en barre ou de l’or qui s’barre ?

today27/06/2019 5

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    Le cavalier hilare... de l’or en barre ou de l’or qui s’barre ? Divergence


Oui : on peut à la fois être un rocker de la génération punk et écrire un roman, voire des romans. On peut même faire d’autres choses encore, tout en ayant vécu à Marseille et en vivant plutôt au Cambodge. En tout cas, ces vies multiples ne posent aucun problème à Bob Passion qui est, entre autres choses, l’auteur du Cavalier hilare que l’éditeur Vent d’ailleurs vient de publier dans sa nouvelle collection Vents noirs (une collection dont le lecteur avisé que vous êtes devrait savoir deviner l’orientation et la vocation).nUn cavalier hilare qui essaye de suivre, de retrouver, les traces de Jacques Beauregard, un belge qui, embarqué par la folie de l’histoire, celle qui frappe à grand coups sur les vies tranquilles des futés comme des paumés, est allé se perdre dans les plaines de Russie au lendemain de la bataille de Stalingrad. Pour se perdre, il s’y est perdu. Il y a fait aussi de drôles de découvertes et y a même créé une œuvre redoutable, hors norme. Une œuvre d’un temps pas encore venu. Oui. Mais il s’y est surtout bien, bien perdu. Visiblement il a oublié là-bas une bonne part de sa raison et semble bien, dans le Marseille des années 80, être « fou comme 36 lapins ». La guerre, il la continue. Dans sa tête. Depuis 40 ans.nIl n’est pas le seul d’ailleurs à être un peu fou. A commencer par celle qui fut son infirmière et qui est devenue sa femme. Relativement raisonnable dans le monde du travail, ses attitudes deviennent plus problématiques une fois rentrée dans l’appartement et l’immeuble qu’elle partage avec Jacques et quelques autres allumés. Dans cet immeuble oublié de l’urbanisme marseillais (déjà!), ils sont tous plus ou moins, ou même franchement fous. Fous ou artistes. Mais certains pourraient considérer que c’est pareil. Faut dire que parfois… Accessoirement – c’est juste une façon de parler – ils sont aussi grands dégustateurs d’herbes exotiques, toujours de première qualité. L’art des expositions internationales cotoient sans réserve l’atisanat de la fumette, qui devient aussi une forme d’art. D’art de vivre au moins.nIl suffira d’un œil de photographe, penché sur de vieilles plaques argentique, pour que remonte par fragments l’histoire de Jacques, le découvreur d’or… Et alors…nL’air de rien, à travers ce récit que l’on pourrait qualifié – si le vocabulaire nous manque – de déjanté, Bob Passion nous parle d’un temps qui n’est plus car les choses ont depuis basculé dans la grande folie de la consommation et du profit, du capitalisme triomphant. Non, il n’était pas rose le monde d’alors, même en France. Encore moins à Berlin, surtout à l’est. Mais c’était peut-être moins pire.nUn brin de nostalgie, sans doute, mais surtout une drôlerie provocante qui épingle les penchants d’un temps qui sont devenus aujourd’hui plus que des penchants : des pentes vertigineuses qui nous expulsent vers des temps sans doute encore moins roses, même s’ils se parent de toutes les couleurs possibles. Si l’art, si l’herbe, la folie, la bienveillance… n’étaient pas simplement considérées comme des marchandises soumises aux règles de la production de masse…nnAllez. Après ça, après cette lecture, on se mettrait bien un bon rock brut, façon 80’s ! L’auteur sait aussi faire ça, justement : site et musique par ici !nnInvité – Bob PassionnnDiffusion jeudi 27 juin 2019 – 18h03nRediffusions vendredi 28 juin 2019 – 12h00 / samedi 29 juin 2019 – 18h00nnAnimation – M. OssorguinenRéalisation – L. Ribesn »


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