Le Déserteur Divergence
Cette semaine nous avons choisi un thème et une chanson qui ont marqué l’histoire tout en étant d’abord marqué par elle. Une chanson précisément datée mais surtout de tous les temps où il y a eu, où il y a, où aura des guerres. Autant dire qu’elle n’a pas de date même si celle de sa naissance est très précise. C’est en effet en 1954 que Boris Vian écrit la première version du Déserteur. La France est alors en pleine guerre d’Indochine et dans son adresse directe à M. Le Président – nous sommes sous la quatrième république, née au lendemain de la 2e GM, et depuis le début de l’année le Président du Conseil est René Coty – le trompettiste écrivain de 34 qui a déjà publié tous ses romans (depuis L’Ecume des jours à L’Arrache-coeur en passant par L’Automne à Pékin, L’Herbe rouge ou J’irais cracher sur vos tombes) – revendique avec une tranquille et inébranlable conviction de son refus de faire la guerre.n On sait que la chanson, malgré quelques concession pour en adoucir la radicalité, se heurtera à la censure et sera interdite, ce qui ne l’empêchera pas de se répandre et de devenir la chanson la plus reprise de Boris Vian de par le monde.n Le premier à la chanter et l’enregistrer sera Mouloudji, qui transforme l’adresse directe à M. Le Président en à Messieurs que l’on nomme grand, ne parle pas directement de désertion et surtout transforme la fin, où le déserteur fait savoir que si l’on vient le chercher, il n’aura pas d’arme et que les gendarmes pourront tirer, alors que dans la version initiale, il en aura et il sait tirer…nnLa playlistnLe Déserteur interprété par:n
Envie de réagir ou proposer des idées… par ici!nnDiffusion par épisode du lundi 21 février au vendredi 25 février 2022 à 11hnRediffusion en intégrale de révision le samedi 26 février 2022 à 12hnnnAnimation et réalisation : Marc Ossorguine«