Bertrand Blier, du grand art Divergence
Il est difficile de ne pas mentionner en premier lieu que Bertrand Blier, né en 1939, est le fils de Bernard Blier. Selon les cas, ça aide, ou ça nuit. Pour Bertrand Blier, cela a aidé, puisque c’est tout naturellement que, pour son premier long-métrage de fiction, Si j’étais un espion », il dirige son père. nnMais quand, sept ans plus tard, il réalise « Les valseuses », qui met en vedette de jeunes acteurs alors inconnus comme Gérard Depardieu, Patrick Dewaere ou Miou-Miou, c’est un réalisateur, un grand, un vrai, qui s’affranchit avec aisance de son lourd héritage pour ce road movie anarchique, poétique, violent, romantique, cru, dont on a peine à croire qu’il fut un grand succès public – aujourd’hui, il ne trouverait même pas de producteur pour le financer.nnLes films suivants confirmeront la veine profondément originale de Blier, Bertrand, ses dialogues ciselés, son goût de la provocation, ses acteurs fétiche (huit films pour Depardieu, plusieurs avec Dewaere et avec certains acteurs de la « bande du Splendid »), et son mépris absolu des convenances qui, là encore, le fait flirter avec des frontières qu’on ne peut plus, aujourd’hui, dépasser, ainsi quand Dewaere, dans « Beau-Père », tombe amoureux d’une jeune fille de 14 ans.nnEt, s’il ne fallait retenir qu’un film d’une filmographie pas si abondante que cela, mais un chef-d’oeuvre absolu, ce serait, forcément, « Buffet Froid » avec, encore une fois, Blier père, mais aussi Depardieu et le grand Jean Carmet.nnnnDiffusion mercredi 16 septembre 2020 – 18h00nRediffusion jeudi 17 septembre 2020 – 12h00nnnAnimation Y.DesrichardnRéalisation Rongemaille«