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Sous les chansons l'histoire

La Guerre (La Tordue, 1997)

today09/04/2019 31

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    La Guerre (La Tordue, 1997) Divergence


Le monde ne connaît pas la paix et c’est dramatique car la guerre est une connerie. Par conséquent, l’humain est con. Il cessera d’être con quand il cessera de se faire la guerre, partout, tout le temps. Une page Wikipedia, ironiquement morbide, recense le nombre de conflits ayant eu lieu de l’Antiquité à nos jours. Quelle page étrange, longue, interminable ! Combien de victimes derrière ces lettres ? Comment est-ce encore possible que nous peuplions cette planète ? A Auschwitz, dans un de ces baraquements faisant office de musée, on retrouve une sorte de livre dont les pages sont uniquement composées des noms des un million et cent mille victimes. L’ouvrage fait plusieurs mètres de long, c’est immense, c’est à glacer le sang. Et je reprends les mots de Prévert, simples de tant de désespoir, en se rappelant Barbara : « Quelle connerie, la guerre ».n

D’après un article publié sur le site Slate.fr, on dénombrait 33 conflits armés en 2013, parmi lesquelles l’Afghanistan, l’Irak, le Pakistan, le Sud Soudan, la Syrie. Israël et la Palestine sont en guerre depuis des dizaines d’années. N’oublions pas le tragique Yémen. De ces conflits, les principales victimes sont les civils. Comme le souligne Amnesty International, ces civils devraient être protégés par le droit international. Pourtant, les bâtiments publics et les hôpitaux sont régulièrement touchés par les bombardements. Car au final, ceux qui font la guerre, ils se foutent bien des « dommages collatéraux » que subissent les victimes, de ces conflits qui laissent se développer d’autres types de violence, comme les viols ou les enfants enrôlés de force dans les combats. Et quand les rares qui le peuvent arrivent à fuir leur maison, leur village, leur pays pour venir trouver refuge dans des pays en paix, comme la France, ils ne trouvent que mépris des gouvernements qui leur ferment allègrement la porte, les laissant crever la gueule ouverte sur nos belles plages de la Méditerranée. Quelle absurdité ! Quelle connerie, la guerre !n

C’est cette absurdité de la guerre que dénonce ici le groupe La Tordue dans ce morceau de 1997. Aucun contexte particulier pour cette chanson. Il y a la guerre partout, tout le temps. La France est en guerre, avec des soldats sur le terrain, sur son sol et ailleurs. Et, en parallèle, c’est un des plus grands producteurs d’armes qui a vendu 50 % de cette même production à l’Arabie Saoudite en 2014. La guerre, c’est une des expressions les plus violentes du capitalisme et de sa domination. Car, au fond, comme le souligne la chanson, c’est une machine à fric : « Secret de nos piteux états, l’argent est roi et marche au pas, tambourin sous-fifre et tirelire, une deux, une deux, une deux et trois, à quatre on tire, dans l’tas… » . Car il faut bien se rendre à l’évidence qu’elle profite, cette guerre, toujours aux mêmes, aux dominants : « Les huiles ainsi s’en vont signant des traités aux petits oignons […] se partagent terres et pognon, tracent des frontières bidons… ». Dans cette optique, être antimilitariste n’a de sens qu’en étant anticapitaliste. L’un ne va pas sans l’autre ! Aussi, je terminerai cette chronique par ces paroles de La Tordue : « Engagez-vous dans la partie qui déclare la guerre à la guerre […] il y a des tonnes de choses à faire avec vot’ matos et vot’ génie pour r’mettre en état la terre. Rangez tous vos affreux joujoux, faite tourner le calumet et foutez-nous la paix ».nnnDiffusion mardi 9 avril 2019 – 10h40 / 17h40nnnC.Pereiran »


Sous les chansons l'histoire

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