Le Centre d'appel des écrivains disparus maos
Aymen Gharbi est un écrivain tunisien francophone, comme on dit. C’est aussi, pourrait-on dire, l’écrivain tunisien de Montpellier car il y a séjourné en plusieurs occasions, dont une résidence d’écriture en 2019.
Les éditions Asphalte, qui publient depuis plusieurs année une littérature « urbaine », qui parle de la ville, des villes en général, pas seulement sur le versant « noir », viennent de faire paraître le 3e roman d’Aymen Gharbi, Le Centre d’appel des écrivains disparus. Un roman qui fait suite à Magma Tunis et à La Ville des impasses également parus chez Asphalte qui résume ainsi ce nouveau roman :
Passionné de culture française, et en particulier de cinéma, Oualid trompe son ennui en retranscrivant les dialogues pittoresques qu’il peut entendre dans les rues de Nabeul. Son seul rêve : avoir une carrière artistique à Paris !
Mais les choses ne se dérouleront pas comme prévu. Après des études de théâtre décevantes à Tunis et une tentative d’expatriation à Montpellier, le jeune homme tombe sur une offre d’emploi qu’il ne peut pas refuser. Il s’agit d’incarner, pour un centre d’appel pas comme les autres, le grand écrivain français de son choix. L’occasion de devenir celui dont il se sent le plus proche, par sa vision du monde et son sens de l’absurde : Samuel Beckett…
Roman d’apprentissage revisité, Le Centre d’appel des écrivains disparus nous plonge avec un humour grinçant dans les tourments d’un jeune tunisien à la recherche de sa place dans le monde.
Autant de romans qui revendiquent une veine tragi-comique et un sens de l’absurde qui peuvent dérouter. A l’heure où l’on reparle de la Tunisie et de ses difficultés que le printemps 2011 n’a pas vraiment fait disparaître, ce détour par une fiction revendiquée, mais bien sûr inspirée du réel et de la réalité, ne prétend pas à une sociologie ou une une géopolitique de la Tunisie, mais comme toute fiction il nous dit sans doute bien des vérités, bien des choses que l’on ignore sur la Tunisie, les tunisiens et les tunisois, sur les rapports entre la France et la Tunisie (plus que sur ceux entre Tunis et Montpellier), sur les projets impossibles mais pas irréaliste (à moins que ce ne soit l’inverse)… En tout cas nous avons trouvé ces récits aussi réjouissants qu’inquiétants!
Découvrez le début d’une conversation avec l’auteur que nous espérons pouvoir poursuivre à l’occasion d’une prochaine publication.
Animation : Marc Ossorguine
Réalisation : Tom Chevalier
Diffusion : lundi 24 avril 2023 dans l’Auberge espagnole, vers 17h15