LE MONSTRE DES FABRIQUES

Aimée à depuis 3heures les yeux fixés sur le tatatatac de l’aiguille – reproduisant le même mouvement effréné. L’aiguille de la machine est plus rapide et plus menaçante que celle de l’horloge. Ne pas déborder du trait. Ces yeux piquent-le tatatatac – attaque son cerveau. n Comme si une pie s’amusait à taper frénétiquement contre sa tempe. n Elle le sait, Aimée a déjà épuisé sa carte pipi. Une pause d’autorisée durant cette journée interminable en plus des quinze minutes pour manger le midi. Une pause de plus, c’est débité du salaire déjà maigre de l’atelier de chaussures.n n Ici , comme beaucoup d’autres endroits ailleurs, la journée de travail rime avec insalubrité, rime avec maltraitance, rime avec pollution.Mais après le drame de l’effondrement du Rana Plaza au Bangladesh en 2013, qui a remis un coup de projecteur sur le sensible sujet – on ne peut plus faire comme si on ne connaissait pas les conditions de travail dans les ateliers de fabrication de nos vêtements, sacs et chaussures. Mais comment se fait-il que de si grands groupes, aussi influents, aussi puissants, ne soient même pas fichus de connaître les conditions dans lesquels les petites mains qui fabriquent leurs produits travaillent ? nnC’est que ce système de chaîne de fabrication et d’approvisionnement complexe les arrange bien… nnnnDiffusion mardi 3 avril 2018 – 10h40 / 17h40nnnK.Pennison« 

Quel Beau Futur Nous Attend