Divergence FM 93.9 FM
(Quasiment) intégralement interprété en espagnol, le quatrième opus de La Femme débute par un générique/prologue qui fait office de clinquante couverture de ce carnet de voyage musical inspiré de leurs excursions en Espagne et en Amérique centrale et latine. Entre la carte postale délibérément surannée et l’énergie transpirante, Teatro Lúcido se réfère pour son titre à un théâtre emblématique de Mexico, dans lequel le groupe a effectué quelques résidences. Ce lieu à la croisée des arts a donné l’impulsion à cet album où l’on retrouve pêle-mêle un Cha-cha postmoderne, du reggaeton aux paroles douces-amères (Y Tu Te Vas), ou encore un pur paso-doble (Maialen).nnnLe Brésil se fraie également un chemin (les clins d’œil à Os Mutantes dans Sacatela, la cuica de No Pasa Nada), tout comme le spectre de la Movida (Resaca). Comme d’habitude chez ce groupe en constante mutation (et heureux propriétaire d’une Victoire de la musique 2014), les arrangements sont riches, malins, légers et kaléidoscopiques. Mais quand il le faut, les chansons peuvent aussi refléter la douce simplicité d’une féria en fin de soirée, sur un fil entre second degré et tendresse sincère (El Tio del Padul, El Conde-Duque). Teatro Lúcido est enfin une sorte de retour aux sources en trompe-l’œil puisque les fondateurs de La Femme ont grandi à Biarritz, à 30 km de l’Espagne…nnnnnn
Écrit par: Divergence FM